De la photographie familiale dans une rue d’Alger en 1947 à celle sur une plage de Ténès durant l’été 1956, le visage rieur du petit garçon au ballon est resté le même. Quelques semaines après cette journée de baignade, en novembre 1956, Pierre Ghenassia rejoindra un maquis de l’Armée de libération nationale (ALN). Il y mourra trois mois plus tard dans une attaque de l’armée française, le 22 février 1957, à l’âge de 17 ans.
Prison de Oued Rhiou, 7 juin 1967. Algérien, juif, antisioniste
Au troisième jour de la guerre dite des Six jours, déclenchée le 5 juin 1967 par l’attaque de l’armée israélienne contre l’armée égyptienne, William Sportisse rédige une lettre au président algérien Houari Boumediene pour lui exprimer sa solidarité antisioniste « en tant que Juif algérien dont la famille a souffert de l’hitlérisme ».
Ce document est exceptionnel à plus d’un titre : par son contenu, par ses conditions de production, et parce qu’il est resté longtemps inconnu (jusqu’à sa publication partielle en 2012 dans l’ouvrage Le Camp des oliviers). Continuer la lecture de Prison de Oued Rhiou, 7 juin 1967. Algérien, juif, antisioniste
Mireille Saïd, Casbah clandestine et haïk de combat
Alger, 1947. Dans une rue du centre-ville d’Alger, où des photographes proposent leurs services aux passants, Mireille Saïd, sage-femme âgée de 36 ans, se promène, souriante, entourée de deux enfants heureux de jouer avec des ballons : sa fille Josette, âgée de 6 ans, et son neveu Pierre Ghenassia, venu de Ténès et âgé de 8 ans. Plus en retrait, son fils Jean-Pierre, âgé de 14 ans, est plongé dans la lecture d’un journal.
1947 : dix années exactement avant que les trajectoires de chacun d’entre eux ne basculent du fait de leur participation à la lutte d’indépendance algérienne.
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