Sadek Hadjerès s’est éteint à l’âge de 94 ans. Clandestin durant trois décennies, son visage et son nom avaient obsédé les services de répression français et algériens. Ni les uns, ni les autres, n’avaient jamais réussi à mettre la main sur lui. De ces clandestinités, son corps avait gardé des traces : il n’avait pas élevé la voix pendant des années, et ne pouvait, âgé, parler que d’une voix légèrement enrouée. En tamazight, en arabe ou en français, cette voix était calme, à l’image de tout son être, disposé à revenir sereinement sur son passé pour mieux éclairer les enjeux du présent de son pays.
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